(extrait) On ne parle jamais à la légère On est poursuivi toute une vie par ce qu’on dit. Les paroles hantent et toutes les autres à la chaîne en somme Elles reviennent en personne réclamer leur dû. Elles refusent de consoler à peu de frais ce que prête la mort Suspendu au sans mot on défend tout ce que n’ont pas touché Le double le fou le rêve le possédé du fond des démons On se précipite sous l’averse ou l’abat-jour d’un pommier On ne sait si le verbe mord la chair ou si la chair ne veut pas qu’on la touche On a les gestes attendris et la gaucherie insolite des alités qui rêvent dans leur lit de nuages que la fièvre dévore les mains du silence Pour aimer il faut que tout soit en place. Quand ce n’est pas le cas on souffre (extrait)
Le prix Roger-Kowalski ou grand prix de poésie de la ville de Lyon est un prix littéraire français créé en 1984 par la municipalité de Lyon qui récompense chaque année un poète. Il rend hommage au poète Roger Kowalski (1934-1975) né et mort à Lyon, où il a vécu et écrit toute son œuvre.
Patrick Laupin, né à Carcassonne et habitant de Lyon, est l'heureux lauréat de cette nouvelle édition. Il a été récompensé pour Le Dernier Avenir, éd. La rumeur libre.
Le prix est attribué chaque année à un livre de poésie d'un poète vivant, publié entre le 1er octobre de l'année précédente et le 1er octobre de l'année en cours. Son jury est constitué de poètes et de critiques qui établissent une sélection et délibèrent sous la présidence de l'adjoint à la culture de la Ville de Lyon. Son montant est de 7 500 €.
Patrick Laupin a publié une vingtaine d’ouvrages de poésie, prose, récits et philosophie. La Société des Gens de Lettres lui a décerné le Grand prix SGDL de poésie pour l’ensemble de son œuvre en 2013.
« Je m’intéresse à la lecture et à l’écriture, tout autant qu’au travail avec les autres, depuis le jour où j’ai réellement compris et ressenti, que les voix des autres qui parlaient en nous nous donnaient vraiment quelque chose de mobile et recréateur. Toutes mes phrases sont orientées par ces cartes géographiques et ce climat d’un dialogue entre le silence et les voix du monde. En ce sens dans mon écriture je n’ai jamais fait de différence trop grande entre la poésie, la pensée et le récit, et je m’en suis remis à l’intonation de la voix. Car si la voix est une nudité c’est seulement après qu’elle soit écoutée et entendue que l’humain arrache une part de son secret aux ténèbres et s’oriente vers l’essence de la sincérité, qu’il arrache le verbe au cœur de l’innommé et en rapatrie l’essence commune et nomade sur la terre des hommes, des rêves et des langues. »
Jean Joubert, poète montpelliérain récemment disparu, avait reçu ce prix lors de l'édition 2015, en mars.
La Maison de la poésie avait invité l'heureux lauréat le 1er décembre, juste avant la proclamation du Prix : la première lecture publique du Dernier Avenir, a donc eu lieu à Montpellier !
Source de l'info :http://www.lr2l.fr/actualites/patrick-laupin-laureat-du-prix-kowalski-2016.html
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